Palme de mauvais goût Du gras dans le chocolat

Les connaisseurs le dégustent noir ouextra noir. Les enfants le préfèrent blanc ou au lait. Boisson divine des Aztèques et des Mayas, on prête au chocolat toutes sortes de vertus : énergisant, aphrodisiaque ou anti- dépresseur. On lui suppose une capacité d’ad- diction... trop belle occasion d’excuser la gourmandise.
Originaire d’Amérique centrale, le xocoatl, ou chocolat, est obtenu à partir de la fève du cacaoyer. Cette graine est fermentée, torré- fiée et broyée pour obtenir la pâte de cacao dont on extrait la matière grasse, le beurre de cacao. En mélangeant la pâte, le beurre et dusucre,onobtientlechocolat.
Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes chocolatés quand, en 2000, une directive européenne datée du 23 juin est venue autoriser l’ajout de matière grasse végétale (à hauteur de 5 %), autre que le beurre de cacao, dans le chocolat. Une mesu- re justifiée par la nécessité de mettre en place des règles communes pour la composition, la fabrication, le conditionnement et l’étiquetage du chocolat et ses gourmandises dérivées. Et confirmée par décret en France le 1er août 2003.
Cette décision est malheureusement contraire aux intérêts des consommateurs de vrai chocolat, et n’apporte aucun avantage gustatif. Elle permet seulement à certains industriels d’augmenter de façon substantielle leur profit en diminuant les coûts de pro- duction. Les matières grasses telles que le beurre de karité, l’huile de palme ou l’illipé sont nettement moins chers à l’achat que les fèves de cacao.
Alors, résistons ! Il faut pour cela décrypter les étiquettes. Choisir un chocolat « pur beurre de cacao sans matières grasses végétales ajoutées (MGV) » et éviter celui qui « contient des matières grasses végétales en plus du beur- re de cacao »... comme c’est écrit en tout petit à côté de la liste des ingrédients.
Ou alors offrez-vous de vrais moments de bonheur quitte à ce qu’ils soient plus rares en vous adressant directement à des artisans. Des Dominique Benoît à Lille, Laurent Diot à Cam- brai, Jean-Claude Jeanson à Lens, Daniel Morelle à Douai ou Pierre Marcolini à Bruxel- les sont là pour nous rappeler qu’il existe d’excellents chocolatiers dans notre eurorégion.

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